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NOUS AVONS FAIT UN TRES BEAU VOYAGE

2010

 

Collectif

Photographies : Jacques Borgetto, Françoise Nuñez, Bernard Plossu, Sophie Zénon

Textes : Jacques Borgetto, Françoise Nuñez, Bernard Plossu, Laura Serani, Sophie Zénon

 

Editions : Filigranes

Anglais/Français

Format : 175 x 245

72 pages

Relié couverture cartonnée

57 photographies en bichromie

 

 

Comme en voyage, dans un livre il faut bien choisir son équipage, en fonction des affinités, des possibilités de dialogue, d'échange et d'enrichissement réciproques. Quatre photographes avec des sensibilités communes et des regards différents se retrouvent dans cet ouvrage. Nous sommes dans des univers, des ambiances, des portraits, des paysages, des désirs, de la tendresse, tout cela revient entrelacé des voyages effectués par chacun au fil du temps.

 

 

 

 

" Etre d’ailleurs. Vivre ici. Entre la terre des origines, l’Italie, et la terre normande natale, comment se sentir d’ici plutôt que d’ailleurs ? 

Partis d’Italie du Nord, mes parents et grands parents ont longtemps navigué entre la Suisse et la France, motivés tant par les besoins en main d’œuvre que nécessitaient les reconstructions des deux après-guerres que par la peur du fascisme. Revislate, Stresa, Bâle, Saint Louis en Alsace, Ornans, Epinal, Brest, Rouen… Les noms s’égrènent, de génération en génération, et dessinent une carte de l’exil, du déracinement, de la solitude.

Peut-être n’est-ce pas le hasard, mais le fait d’être née fille d’émigrés qui m’a conduite à voyager.

J’ai toujours été attirée par les pays en transition, par les peuples en quête d’identité. La Mongolie, comme le Cambodge, sont - pour des raisons différentes - à la frontière entre passé tragique et tentatives de deuil et de reconstruction. Si mes quatre voyages au Cambodge m’ont profondément marquée, la Mongolie, où je reviens chaque année depuis 1996, est mon pays de coeur, celui qui m’a fait naître photographe. Ici, la nature âpre, grandiose, renvoie à sa propre solitude et au sentiment de perte : perte des repères, perte de soi, perte des frontières entre le monde sauvage et la civilisation, perte des espoirs, jusqu’à l’espace lui-même qui autrefois infini, devient irrémédiablement de plus de plus exsangue.

Dans ces espaces où le ciel semble toujours plus haut, j’ai découvert le sentiment de faire partie d’un tout. Perte et solitude se sont transformées en un insatiable appétit de vie. "

Sophie Zénon

 

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